Le marché immobilier résidentiel demeure sous pression, avec un recul des ventes aux États-Unis et des prévisions de mises en chantier en baisse au Canada. On observe toutefois une légère amélioration au niveau des prix de vente aux États-Unis alors que ces prix demeurent solides au Canada.

Les prix des maisons ont recommencé à augmenter au deuxième trimestre dans les principales zones métropolitaines aux États-Unis mais les ventes ont continué de baisser, a indiqué hier l’association nationale des agents immobiliers (NAR). Dans 97 des 149 régions examinées par la NAR, le prix médian des maisons individuelles a augmenté par rapport au deuxième trimestre 2006 et dans neuf d’entre elles, l’augmentation en pourcentage a été supérieure à 10 %. Les prix ont baissé dans 50 régions et deux sont restées stables.

«Même si les prix sont relativement stables, davantage de zones métropolitaines sont en hausse et c’est une amélioration par rapport au nadir constaté au quatrième trimestre 2006», a estimé Lawrence Yun, principal économiste de la NAR.

«Les récentes perturbations sur le marché des prêts hypothécaires vont ralentir les ventes temporairement mais les données fondamentales suggèrent une tendance à la stabilisation des prix sur de nombreux marchés», a-t-il ajouté.

Le rythme des ventes a ralenti avec 5,91 millions de logements vendus au deuxième trimestre en rythme annuel, soit 10,8 % de moins que les 6,63 millions enregistrées sur la même période l’an dernier.

Le prix médian d’une maison individuelle aux États-Unis s’affichait au deuxième trimestre à 223 800 $US, soit 1,5 % de moins qu’au deuxième trimestre 2006. Le NAR a indiqué que cette baisse était amplifiée par le fait que de nombreux marchés auparavant très chers ont baissé mais que ceux qui étaient plus abordables ont progressé.
Au Canada, la croissance des prix des habitations et la hausse des taux hypothécaires se traduiront cette année par une baisse du nombre de mises en chantier de résidences au pays, à 220 000, en recul de 3,2 % par rapport à 2006, a avancé hier la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Trois provinces, dont le Québec, connaîtront toutefois une progression, a indiqué l’agence fédérale.

L’organisme a également prédit que les mises en chantier poursuivraient leur descente, l’an prochain, et se situeraient à 207 200. Néanmoins, les dépenses de rénovation devraient continuer d’augmenter. «Malgré la vigueur de l’emploi, la hausse du revenu et les bas taux hypothécaires, le nombre de mises en chantier d’habitations au Canada fléchira en 2007», a affirmé Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL.

«Le léger repli de l’activité, cette année et l’an prochain, sera essentiellement attribuable à la croissance continue des prix des habitations et à une modeste hausse des taux hypothécaires», a-t-il ajouté.

M. Dugan a avancé que toutes les provinces, à l’exception du Manitoba, du Québec et de la Saskatchewan, accuseraient des baisses au chapitre des mises en chantier d’habitations. Au Québec, la croissance de l’économie, conjuguée à une forte création d’emploi, fera en sorte que la construction résidentielle s’intensifiera. Après avoir atteint un total de 47 877, en 2006, les mises en chantier s’élèveront cette année à 48 100, avant de tomber à 45 000, en 2008.

Grâce à la robustesse du marché de la revente, la croissance du prix moyen va se situer à 6,2 %, cette année, et à 2,2 %, l’an prochain, au Québec, a précisé l’organisme.

Rentabilité

En dépit de la prévision d’une diminution des mises en chantier au pays, les constructeurs de résidences devraient réaliser des profits de 4,5 milliards, cette année, a indiqué le Conference Board du Canada, hier, dans un communiqué distinct. Ce montant est supérieur à celui, sans précédent, enregistré en 2006. «La forte croissance des prix des nouvelles habitations a permis aux profits d’atteindre des niveaux records, l’an dernier, et elle continue de faire monter les profits en 2007», a affirmé Valérie Poulin, économiste du Conference Board.

Par ailleurs, la SCHL a également prédit que les ventes de logements existants augmenteraient cette année de 6,5 %, par rapport 2006, et qu’elles se chiffreraient à 514 450. Il s’agira d’un record, a-t-elle précisé.

Du côté du marché canadien de la revente, un quatrième record mensuel a été battu en juillet, a indiqué l’Association canadienne de l’immeuble. Le nombre désaisonnalisé de transactions, le mois dernier, a atteint 31 667, en hausse de 0,8 % par rapport à juin.

Le prix moyen d’une unité d’habitation dans un marché principal a augmenté de 13,1 %, sur une base annuelle, à 332 442 $, en juillet, a indiqué le regroupement. Il s’agit de la plus importante progression du prix moyen, d’une année sur l’autre, depuis avril 2004.