La récession que vient de connaître le Canada ne serait pas la pire depuis les années 1930. Selon un rapport publié par les Services économiques RBC, la récession qui s’est installée l’an dernier sera plutôt la moins grave des trois dernières, malgré les reculs prononcés du produit intérieur brut enregistrés au cours des trois derniers trimestres.

La remontée des marchés financiers, les taux hypothécaires historiquement bas et les mesures mises en place par la Banque du Canada et le gouvernement fédéral vont permettre un retour à la croissance dès le trimestre en cours selon RBC. Les économistes de la banque croient qu’au troisième trimestre, le PIB grimpera de 2 %, et que la croissance s’accélérera à 2,4 % au quatrième trimestre et à 2,6 % en 2010.

« Nous pensons que cette récession au Canada sera la moins grave des trois dernières, même après les reculs spectaculaires qu’a connus le PIB à la fin de 2008 et au début de 2009. », dit Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef de la RBC

Les économistes de la RBC soulignent toutefois que la reprise économique qui s’amorce pourrait encore disparaître, même s’il est plus probable qu’elle s’accélère au fur et à mesure que les marchés financiers remontent la pente.

Par ailleurs, la demande intérieure continuera de souffrir des difficultés du marché de l’emploi. Avec un taux de chômage à 8,7 %, il est difficile pour les Canadiens de continuer à dépenser au même rythme qu’avant la récession. RBC prévoit que le taux de chômage continuera de grimper d’ici la fin de l’année, mais estime que le marché de l’emploi pourrait se stabiliser au début de 2010.

Reprise dans l’immobilier

La remontée importante des activités dans l’industrie de l’automobile et la reprise dans le marché immobilier ont soutenu l’économie canadienne jusqu’à maintenant en 2009. Le marché de la revente d’habitations connaît d’ailleurs un été spectaculaire jusqu’à maintenant.

Après un mois de juillet record, 42 483 habitations ont changé de main en août dernier, une progression de 18,5 % comparativement au mois d’août 2008. Selon l’Association canadienne de l’immeuble, le marché de la revente atteint ainsi un sommet en deux ans.

La revente immobilière s’est surtout accélérée dans les milieux urbains au mois d’août. À Vancouver, le nombre de transactions enregistrées a bondi de 117 %; progression de 27 % à Toronto, 17 % à Calgary et 9 % à Montréal.

Avec des taux d’intérêt qui frôlent des creux historiques et le prix des maisons qui a légèrement reculé au cours des derniers mois, l’accès à la propriété est plus facile, et de nombreux Canadiens en profitent.

« La confiance des consommateurs continue de s’améliorer, et cela augure bien pour l’activité au cours des prochains mois », mentionne Dale Ripplinger, président de l’Association canadienne de l’Immeuble.

Le prix moyen des habitations canadiennes est aussi en hausse. Depuis l’an dernier, le prix moyen résidentiel a progressé de 11,3 % à l’échelle nationale, à 324 779 $. Il s’agit du prix moyen national le plus élevé jamais enregistré pour un mois d’août.

Auteur : Andrée-Anne St-Arnaud