Toute matière isolante, après installation, doit être maintenue au sec. De plus, elle ne doit pas être comprimée. «Sous peine d’une perte de rendement ou de valeur R», met en garde André Caron, de chez Modulex International.

Au départ, l’efficience de l’isolant, quel qu’il soit, passe par une mise en place consciencieuse, réglée sur les instructions du manufacturier. Son épaisseur, sans compression, s’accordant à la profondeur de la cavité murale dans lequel il sera logé, tandis que les passages d’air limitrophes seront colmatés.

D’un autre côté, sa cohabitation systémique avec d’autres matériaux portera plus haut le confort, le rendement et l’économie d’énergie. «Le pare-vapeur et le pare-air sont, en cela, aux premières loges», plaide M. Caron.

Le premier est du côté intérieur du mur. Il empêche l’humidité de la maison de s’insinuer dans la structure. Le second, côté extérieur, fait barrage à l’air froid qui, autrement, passerait par les fentes et interstices. «En revanche, il est fait de telle sorte qu’il favorise l’expulsion de l’humidité qui séjournerait d’aventure dans les murs», précise-t-il.

Système Modulex

Prêchant pour sa paroisse, M. Caron s’empresse de détailler le système isolant «écolo et très performant» (R30 ou plus) de Modulex. Du dehors au dedans, il se décline ainsi : pare-air, contreplaqué, un panneau de laine de roche de haute densité pour réduire les pertes de chaleur par la structure et couvrant la solive de rive, puis une natte de laine de roche de R22 (structure de 2 po sur 6 po) ou deux épaisseurs de R14 (structure de 2 po sur 8 po).

Enfin, un carton de fibres de bois recyclé bardé, côté intérieur, d’une pellicule réfléchissante. C’est le pare-vapeur. Puis, un scellant acoustique (flexible) à la rencontre du plancher. Ce, avant que ne prenne place une chambre d’air double ou à fourrures croisées, conçue également pour le passage des fils et l’ancrage des boîtes de prises et d’interrupteurs. De façon, en fait, à ce qu’elles ne soient pas incrustées dans le mur isolant et ne gênent, ce faisant, son rendement.

Autres

Autrement, les coffrages de polystyrène à âme de béton (Izobest, par exemple), les blocs structuraux en béton fourré de polystyrène (Isobloc) ou les panneaux de bois structuraux (genre Tibetral) procèdent également de systèmes à indice R élevé. En outre, ils sont blindés contre les transferts de chaleur et ne nécessitent ni pare-air ni pare-vapeur. Finalement, l’approche Thermofoil à mur creux – beaucoup moins connue, cependant – est elle aussi systémique.

Puis il y a le bois rond, assemblé selon la méthode scandinave, et le bois même des maisons en pièce sur pièce qui ont intrinsèquement des propriétés isolantes. Car ce matériau, on ne peut plus naturel, contient de l’air.

Solidaires

Les fenêtres sont loin d’être considérées comme isolantes. Certaines, cependant, sont plus performantes. Celles qui sont à triple vitrage énergétique donnent éventuellement R10. Si, la nuit, on ferme sur elles les volets décoratifs isolants Josuma, on pousse la valeur R un peu plus haut.

Sur un mur très fenêtré, dont les ouvertures sont fatiguées ou d’une performance lamentable, l’isolation, quelle que soit sa finesse, n’en mènera pas large. Car les deux sont solidaires.

Et si les fenêtres, l’isolant et le système isolant sont idéals, conclut M. Caron, il faut dans la maison un bon échangeur d’air. Sinon, le taux d’humidité sera très élevé et l’air impur au point de vous accabler de migraines. À moins d’ouvrir les portes souvent.

Renseignements : tibetral.com; auventsmultiples.com (Josu-ma); isobloc.com; izobest.ca; thermofoil.fr

Auteur : Gilles Angers, Source : Le Soleil