Fissures et craquements sur un parquet de bois franc : est-ce normal? Découvrez les tolérances admissibles grâce au Guide de performance de l’APCHQ

MONTREAL, le 8 fév. /CNW Telbec/ – Déterminer la conformité d’une fissure
ou d’un craquement peut sembler difficile lors de l’examen d’un parquet de
bois franc récemment installé. Voilà l’une des 280 raisons pour lesquelles
l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) a
édité le Guide de performance de l’APCHQ. Grâce à cet outil de référence
pratique, vous pouvez juger de la qualité d’un ouvrage effectué à l’intérieur
de paramètres précis, puisque vous disposez des tolérances admissibles
concernant, notamment, l’installation d’un parquet de bois franc. Voici
quelques renseignements tirés du guide à ce sujet…

Le bois, un matériau populaire et anisotrope

Depuis plusieurs années, les parquets de bois franc ont délogé tout autre
type de revêtement de sol, car ces derniers allient chaleur, beauté et
facilité d’entretien, en plus d’aider grandement à la qualité d’air des
logements.
En raison de sa nature anisotrope, le bois est un matériau qui change de
volume en fonction du taux d’humidité ambiant. Cependant, ce changement ne se
fait pas de façon uniforme. En effet, les fibres ont tendance à être
relativement stables dans le sens de la longueur, tandis qu’elles varient
d’une façon plus importante dans le sens de la largeur. C’est d’ailleurs
pourquoi on constate peu de fissures aux extrémités des planches.

Quelles sont les causes de la fissuration du revêtement de sol?

Les planches de bois servant de revêtement sont généralement séchées à un
taux d’humidité de 7 à 8 %. Ce taux a été établi au fil des ans en tenant
compte d’un taux d’humidité dans l’air de +/- 50 %, lequel fait en sorte que
les fibres de bois atteignent leur point d’équilibre à +/- 7 à 8 %. Si ces
conditions sont maintenues, il n’y aura aucune variation dans la largeur des
différentes planches du revêtement.
Comme ces conditions idéales peuvent difficilement être maintenues, il
arrive très souvent que le taux d’humidité relative varie à la baisse en
raison du chauffage en période hivernale. Par conséquent, cette chute de
l’humidité ambiante affecte à la baisse le taux d’humidité du bois. Il
s’ensuit donc un phénomène de retrait des planches. A titre d’exemple, une
variation du taux d’humidité du bois de 2 % entraînera un rétrécissement de
1/64 po sur une planche de 2 1/4 po de largeur.
Ce retrait est minime pour un revêtement de bois préverni, mais dans le
cas d’un plancher verni sur place, le vernis appliqué peut littéralement
souder les planches ensemble; le retrait se manifeste alors d’une façon plus
importante par regroupement de planches. On peut donc constater des « blocs »
composés de 5 à 6 planches et un retrait de +/- 1/8 po.
C’est pourquoi il peut être ardu de diagnostiquer un problème de
revêtement de bois durant l’hiver. Il faut donc attendre en période estivale
afin que le revêtement de bois reprenne un taux d’humidité adéquat et que les
fissures se referment. Il peut arriver cependant que certaines fissures
demeurent.

Quelles sont les tolérances admissibles?

Le Guide de performance de l’APCHQ et plusieurs guides nationaux
établissent certains paramètres permettant de vérifier si les fissures
apparentes respectent ces tolérances. Si durant l’été (idéalement au mois
d’août) la plupart des fissures se sont refermées et si les fissures restantes
ont une largeur plus petite ou égale à 1/16 po, elles seront considérées comme
étant normales.

Qu’est-ce qui empêche le revêtement de bois de reprendre un taux
d’humidité adéquat?

La climatisation peut affecter le comportement du bois. Si la maison est
climatisée, le taux d’humidité dans l’air sera maintenu plus bas tout au long
de l’été et le bois ne pourra reprendre un taux d’humidité suffisant pour
permettre aux fibres de se gonfler et de refermer les fissures. Dans ce cas,
les fissures demeureront permanentes.

Autres causes des fissures permanentes

Deux autres situations peuvent être la cause des fissures permanentes,
soit l’installation de planches dont le taux d’humidité est trop élevé et
l’installation du revêtement sur des surfaces trop humides. Si le taux
d’humidité des planches installées est trop élevé, celles-ci occuperont un
espace plus important au moment de la pose. Par la suite, lorsque le taux
d’humidité des planches sera redescendu à un taux normal, il en résultera des
fissures qui ne pourront se refermer durant la saison estivale suivante. De
même, si le revêtement est installé sur des surfaces trop humides, les
planches qui absorberont l’humidité du sous-plancher chercheront à gonfler et
des pressions seront exercées jusqu’à comprimer les fibres des planches. Si la
variation de volume est mineure, les planches reprendront leurs dimensions
initiales lorsque le taux d’humidité aura chuté, mais les espaces ne pourront
être comblés. Ces fissures seront alors permanentes.

Craquements des lattes de parquet

La variation du taux d’humidité dans l’air affecte les planches du
revêtement de sol, ce qui peut entraîner des craquements. Si ces derniers sont
localisés et peu importants, et s’ils disparaissent pendant l’été, cette
situation est jugée normale. Si de légers craquements persistent, même en
période estivale, ils seront considérés comme acceptables. Il est presque
impossible d’éviter tout craquement. Cette situation est plus susceptible de
survenir avec des lattes de bois vernies sur place, puisque le vernis soude
des planches ensemble.

A propos du Guide de performance de l’APCHQ

Suivant les différentes étapes de construction, le Guide de performance
de l’APCHQ répertorie quelque 280 constats de situation, lesquels sont
accompagnés d’un niveau de performance à respecter, indiquant un seuil
acceptable de tolérance. Bien que ces constats et recommandations aient été
établis en fonction du marché de la maison neuve, nombres d’entre eux
s’appliquent également au marché de la rénovation. Pour vous le procurer,
communiquez avec le Service Formation construction de l’APCHQ au 514 353-9960
ou au 1 800 468-8160, poste 257.

A propos de l’APCHQ

L’APCHQ transige avec plus de 14 000 entreprises réunies au sein de 16
bureaux régionaux, affirmant sa position de leader dans l’industrie de la
construction et de la rénovation résidentielles. En 1976, elle a instauré un
programme privé de garantie sur les bâtiments résidentiels neufs, duquel s’est
largement inspiré le gouvernement pour définir les standards de la garantie
obligatoire en 1999. Proactive, elle a créé en 1986 un plan de garantie
couvrant les travaux de rénovation. Elle a également mis sur pied la bannière
Réno-Maître en 2002. L’Association et ses membres effectuent ainsi 76 % des
travaux en habitation. Depuis 1997, l’APCHQ est la plus importante
gestionnaire de mutuelles de prévention du domaine de la construction. Etant
le seul agent négociateur patronal des relations de travail dans le secteur
résidentiel, elle défend les intérêts de quelque 12 000 employeurs et 25 000
travailleurs.