Si vous constatez une lézarde formant un escalier dans le mortier du mur de brique de votre maison et qui continue dans les fondations tout en s’ouvrant de façon troublante (1 pouce, par exemple) pour plonger enfin dans le sol, prenez cela très au sérieux.

«Si elle ne grandit pas, elle résulte peut-être du tremblement de terre de novembre 1988. Si elle bouge ou croît, vous êtes en présence d’un mouvement de sol. Dans les deux cas, hâtez-vous de faire réparer ça», recommande Marc Daneau, conseiller en bâtiment au service de Réseau de Vinci de Charlesbourg.

Dans votre sous-sol, vous remarquez qu’une bille que vous déposez sur la dalle de béton se dirige vers un mur de fondation. Vous répétez l’expérience en direction des trois autres murs : même résultat.

«Le milieu de la chape de béton forme donc une bosse ou un dos d’âne», note Lévis Ouellet, vice-président de la société Héneault & Gosselin, qui fait profession de stabilisation, de redressement et de transport de bâtiments.

Cela est signe que le sol s’est dérobé de quelques pouces sous la maison. Cela est typique de sols argileux dont l’eau s’est retirée à la suite, par exemple, d’une longue sécheresse. Comme il y en a eu une au Québec il y a deux ans. L’effet est analogue à une pomme de terre qui ratatine par évaporation.

La maison est alors en porte-à-faux et est entraînée ensuite subtilement vers le bas. Et comme les fondations reçoivent le poids formidable des murs qui, in extenso, supportent le toit, c’est là que l’affaissement a lieu. «Au milieu du sous-sol, il n’y a pas de charge. D’où le dos d’âne», dit M. Ouellet.

Alors, les murs fendent. Les portes extérieures ferment mal. Au-dessus d’elles paraissent des cassures. Les fondations fêlent. Le plancher de béton du sous-sol, lui, présente des fractures. Mais tout ça n’arrive pas d’un coup sec.

En revanche, il se peut que le problème ne se pose que dans un coin de l’immeuble. Alors se fragilise la partie correspondante de l’enveloppe du bâtiment tandis que le reste du bâtiment est sous tension.

Attention ! Quelques lézardes dans les fondations de l’épaisseur d’une feuille de papier ne doivent pas vous tourmenter. Surtout si elles sont là depuis plusieurs années et qu’elles ne paraissent pas évoluer. Si, par ailleurs, votre maison est nouvellement bâtie, elles sont normales. Elles résultent, en effet, du retrait du béton qui finit de sécher.

Autres causes

«Des fractures dans l’enveloppe d’un bâtiment peuvent dépendre aussi d’un mauvais tassement des matériaux de remblai, de matériaux en décomposition ou de fondations assises au-dessus du niveau du gel», déclare le directeur administratif de Pieux Experts, Jean-Marc Morin. Parfois, ce sont les racines d’un arbre qui donnent de la misère au sol.

Depuis quelques années, rappelle-t-on, Pieux Experts soulève, redresse et stabilise des bâtiments. Quoique l’entreprise fait souvent son ordinaire de la mise en place d’immeubles sur pieux à hélices, lesquels donnent lieu à des fondations fiables et économiques qui sont réputées ne pas abîmer les terrains.